Livres

(et traductions)

Vies mêlées de Manuela Sáenz, compagne de Simon Bolivar, et de Jonatas, esclave affranchie

2023. éclat. 978-2-84162-644-1. 144 p.

Si l’on sait que l’Amérique latine fut libérée du joug espagnol par El Libertador, Simón Bolívar (1783-1830), on sait moins que, dans cette lutte de libération, il fut très largement soutenu et conseillé par une jeune équatorienne, Manuelita Sáenz (1797-1856), Libertadora del Libertador, qui vécut à ses côtés ses huit dernières années dans la plus ‘scandaleuse’ liberté, et combattit dans son armée avec le rang de colonel, portant sur la question de l’indépendance un regard lucide et décidé.
Patricia Farazzi dresse ici les portraits imaginés d’une femme hors du commun, rebelle et lettrée, et de son amie Jonatás, esclave qu’elle avait affranchie et qui, à son tour, l’avait affranchie de la société esclavagiste dont elle était issue, jusqu’à leur exil forcé dans le Nord du Pérou, où elles moururent dans le plus grand dénuement. (Lire le premier chapitre)

« Jonatas, fièvreuse, brûlante, prend la parole, plus exactement que Patricia Farazzi, magnifiquement, imagine sa parole » Denis Seel dans Diacritik

« Manuela Saenz est à la fois narratrice et le sujet de ce livre admirable» Sophie Ershan dans En attendant Nadeau

Fragmentation

2022. Paraboles. 978-2-84162-555-0. 172 p.

Les 30 chapitres de Fragmentation sont comme les fragments d’une histoire qui s’est déroulée en Amérique latine dans les 30 dernières années du vingtième siècle, au cours desquelles des populations furent torturées, assassinées, effacées, sans qu’à ce jour les bourreaux aient été le moins du monde inquiétés. À travers les histoires de personnages contraints à l’exil, le souvenir des massacres emprunte le chemin des mémoires chancelantes. Une performance sur un vieux rafiot en raconte les paraboles et se déroule comme un long rite funéraire pour tous ces morts sans sépulture. (Lire l'avant-propos)

Vie imaginée de Shimon Guenzburg, éditeur typographe du XVIe siècle, à partir de sa correspondance avec Tirzah Adelkind, jeune fille vénitienne

avec la participation de Jean Baumgarten (lettres de Guenzburg) et Michel Valensi (lettre de Gershom de Warmazia)

2021. éclats. 978-2-84162-508-6. 160 p.

L’édition et la traduction du Livre des Coutumes de Shimon Guenzburg a permis de découvrir un personnage à la fois riche en couleurs et surtout qui a fait partie de ces individus qui, contre vents et marées, ont permis que survive un judaïsme en proie à l’exil et aux persécutions et ce, grâce au livre. Qu’est-ce qui fait qu’en temps de crise, des individus se consacrent à coucher sur le papier les us et coutumes d’une communauté qui risque de disparaître ? On sait peu de choses de ce Shimon Guenzburg, mais son action est d’importance. Comment la restituer ? Comment la raconter ? L’imaginaire vient alors supplanter l’Histoire, comme « la coutume efface la Loi ». Sous la forme d’un échange de lettres imaginaires entre Shimon Guenzburg et Tirzah Adelkind, une jeune fille vénitienne curieuse de bien des choses de son monde et de ce qui l’entoure, les auteurs ont voulu écrire une vie imaginée de Shimon Guenzburg et raconter également ce qu’a pu être cette effervescence de l’imprimerie en hébreu à Venise au XVIe siècle. (Lire la lettre d'introduction)

Lettres du chemin de pierre

(Avec Michel Valensi)

`2020. Paraboles. 978-2-84162-474-4. 192 p.

Ces Lettres du chemin de pierre ont été écrites au printemps 2020 avant et pendant le contenimento qui, en italien, signifie une « retenue », un « frein », mais aussi un « se tenir ensemble », à la différence du confinement français qui évoque les limites qu’il ne faut dépasser. Elles ont été échangées d’une maison à l’autre distantes de quelques centaines de mètres sur un chemin de pierre. Intuitions, livres, musiques, saveurs, parfums, amours, amitiés, voyages s’enchaînent ici selon un ordre compliqué, qui est celui d’une vie partagée et sur lequel, à un moment donné, on se retourne pour apprécier le chemin parcouru. (Lire l'introduction)

Bandes passantes

(avec Raphaël Valensi)

2019. Paraboles. 978-2-84162-456-0. 176 p.

À travers les échanges de lettres électroniques entre une mère et son fils, deux écritures et deux générations se répondent comme en un cadavre exquis. Les lettres parlent de l’éloignement réel et de la proximité fictive, des images démultipliées qui se substituent à la réalité des choses, ou des amitiés comptabilisées qui constituent le spectacle de notre société, concentré désormais dans un écran 5 pouces. Comme les bandes passantes d’une transmission électronique dont la qualité dépend du bruit qui les perturbe ou les enrichit, les lettres évoquent le monde alentour et les aspirations et souvenirs intimes ou littéraires d’un monde ancien qu’a balayé le nouvel ordre électronique mondial.

Un animal d’expérience

2018. Éclats. 978-2-84162-433-1. 104 p.

Joséphine, cantatrice du peuple des souris, est sans doute la figure la plus énigmatique et extraordinaire du bestiaire de Franz Kafka. La parabole de son chant imperceptible dirait-elle à sa manière la souffrance infinie de l’animal soumis à son tour à l’inquiétante métamorphose des expériences de l’homme ?

Un crime parfait

2015. éclats. 978-2-84162-374-7. 64 p.

Qui a ‘tué’ Carlo Michelstaedter le 17 octobre 1910, alors qu’il venait de mettre la dernière main à son livre, La Persuasion et la rhétorique ? Quel implacable adversaire a-t-il dû affronter dans cette « guerre aux mots avec les mots » qu’il a livrée et qui lui fut fatale ? Dans cette parabole sur un suicide énigmatique, Patricia Farazzi réinvente, par-delà les temps, les derniers instants du jeune philosophe aux prises avec le Prince de la rhétorique.

D’un noir illimité

2013. Paraboles. 978-2-84162-295-5. 320 p.

D’un noir illimité est le roman d’une époque des amitiés extrêmes, de l’explosion d’une violence jusqu’alors contenue, de la construction d’un monde à coups de destructions. Dans cette histoire entre Arthur, Nell, Sam, Dita et quelques autres, que reste-t-il de ces « années 70 », que l’on croyait de liberté, quand chacun, à sa manière, s’est tenu radicalement à l’écart du spectacle des apparences ? Quelle place accorde-t-on dans ce monde d’aujourd’hui à ces ironiques intempestifs que la vie a dispersés ? Ne sont-ils pas condamnés, comme Arthur le saxophoniste devenu aveugle, à la vie des termites, dans quelque « trou des Buttes Chaumont » ?

L’Archipel vertical

2007. Paraboles. 978-2-84162-141-5. 200 p.

Photographe du détail et de l’infiniment petit, Elina échappe par hasard à un attentat qui soufflera l’immeuble où elle habitait à Tel-Aviv. La vie sauve, elle perd pourtant le fil d’une existence qui l’avait menée jusqu’au seuil ultime de cette Méditerranée problématique. Personnages, lieux, époques se juxtaposent dans sa mémoire comme les îles d’un archipel vertical dont elle photographie les contours. La ville devient alors le personnage central autour duquel gravitent un poète qui porte encore le deuil d’une fille disparue, un médecin, fils d’un Juif allemand et d’une Arabe de Haïfa, une jeune colombienne rencontrée dans un bar ou les souvenirs d’amis disparus.

 

La vie obscure

1999. Paraboles. 2-84162-035-2. 144 p.

C’est à l’ombre de Carlo Michelstaedter que viennent s’abriter les personnages de La vie obscure, désormais in­séparables d’une œuvre qui, à l’aube du siècle du Grand-Nombre, interrogeait : « L’individu, où est-il ? »

« Ce récit est le contraire du gémissement ou de l’indignation. Il provoque et cherche en nous ce qu’il y a de complice avec la révolte qui fait vivre... On ne lit pas vite et on n’abandonne pas vite ce livre plein de douceur et de violence. » Guy Petitdemange, Études.

L’Ombre fermée

1991. Épuisé

 

La Porte peinte

1988. Paraboles. 2-905372-25-7. 120 p.

Parce qu’une voix intérieure semble lui dire qu’il ne sculptera plus, il pousse la porte peinte devant laquelle il passait tous les jours… « et elle s’ouvre ».

Le Voyage d’Héraclite

1986. Paraboles. 2-905372-12-5. 48 p.

Le voyage d’Héraclite en Égypte n’est pas dans les biographies. Il n’a duré que le temps d’un léger mouvement de tête vers l’Orient. Fraction de seconde au cours de laquelle Héraclite rejoint la source du Nil, s’initie aux mystères d’Isis, suggère une architecture orientale du Logos.

L’Esquive

1985. Paraboles. 2-905372-01-x. 184 p.

« Patricia Farazzi se meut dans une symbolique aux accents parfois bibliques évoquant aussi des temps très anciens ou les planètes dunes de la science-fiction. Livre troublant, par son ambiguïté même, frère du poème, fils du rêve. » (Lu)

 

Quelques traductions:

Giorgio Colli, La Sagesse grecque, volume III. Héraclite. Éditions de l’éclat, 1992.

Giorgio Colli, Nature aime se cacher, Éditions de l’éclat, 1994.

Giorgio Colli, Écrits sur Nietzsche, Éditions de l’éclat, 1996.

Mazzino Montinari, « La volonté de puissance » n’existe pas (en collaboration avec M. Valensi), traduction et préface. Éditions de l’éclat, septembre 1996.

Giorgio Colli, Philosophie de la distance. Cahiers posthumes I, Éditions de l’éclat, 1999 (traduction et préface).

Giorgio Colli, Philosophie du contact, Cahiers posthumes II. Éditions de l’éclat, 2000.

Giorgio Colli, Nietzsche. Cahiers posthumes III, Éditions de l’éclat, 2000.

Norbert Wiener, God & Golem Inc. Sur quelques points de collision entre cybernétique et religion, Éditions de l’éclat, 2001.

Arnaldo Momigliano, Contributions à l’histoire du judaïsme, Éditions de l’Éclat, 2002.

Gershom Scholem, Le prix d’Israël, édition, traduction des textes en anglais, préface. Éditions de l’éclat, 2003.

Giorgio Colli, Naissance de la philosophie, Éditions de l’éclat, 2004.

Derek Jarman, Wittgenstein, Éditions de l’éclat, 2005.

Agostino Cilardo, postface à Ignaz Goldziher, Le dogme et la loi dans l’islam, Editions de l’éclat/Geuthner, 2005.

Sergio Bettini, Venise. Naissance d’une ville, Éditions de l’éclat, 2006.

 Juifs et Anarchistes, (en collaboration avec Marianne Enckell) sous la direction d'Amedeo Bertolo, Éditions de l’éclat, 2008.